Le fantasme : fenêtre, écran ou espace ?

(Conférence à Lorient, le 25 septembre 2010 dans le cadre des activités de l’EPB)
Pourquoi la réalité est-elle douteuse ? Qu’est-ce que la réalité ? C’est le monde, les autres. Il y la distinction entre la réalité matérielle, humaine (paysage, nature…) et la réalité psychique, la manière dont on voit cette réalité objective. C’est au travers du fantasme que le sujet voit la réalité du monde, c’est au travers de son fantasme qu’il s’inscrit, qu’il trouve sa place dans le monde. Freud « Le fantasme inconscient est le moteur de la réalité psychique » (1897).
Le fantasme est une invention de Freud, parallèle aux conceptions d’inconscient et de pulsion, vers 1895-1897, alors qu’auparavant Freud cherchait à comprendre les troubles hystériques des personnes qu’il recevait en raisonnant sur l’idée qu’il y avait un traumatisme réel à l’origine de tous les troubles névrotiques et hystériques. La notion de fantasme est centrale dans l’oeuvre de Freud et en même temps, quand on regarde ses textes, il me semble qu’il n’y a pas d’articles ni de livres qui portent cette notion en titre, ce qui renvoie à la difficulté de définition.
Il va donc formaliser et développer sa notion de fantasme à partir de l’abandon de l’idée de traumatisme. Pour réfléchir au fantasme, le fil conducteur que je propose est la référence à l’espace qu’on retrouve dans les trois mots du titre : un écran, une fenêtre ou un espace ? Ce qu’il y a derrière cette proposition, c’est que contrairement à ce qu’on pourrait penser, on ne vit pas tous dans le même espace. On s’est créé chacun son propre espace psychique, subjectif, c’est ce que je vais essayer de démontrer. Cet espace psychique, ce rapport au monde spécifique à chacun, c’est l’espace du fantasme.
Quelques points d’origine de cette proposition de travail : c’est à partir d’observations que dans la clinique les métaphores et les images relatives à l’espace étaient assez présentes ; cela se manifeste au travers de propos se rapportant à l’idée de la limite, de bord, de bordure, de littoral, de chemin, de cheminement, de quête, et aussi dans les idées de liens, de fils tendus entre telle chose et telle autre, dans l’idée de place (« je ne suis pas à ma place, je suis perdu, dans une impasse .. »), l’idée de toile

dictum id Praesent felis accumsan risus Donec